19.10.05

Les hyperbus passent toujours entre les immeubles...




Ouékoumène était le nom d’un reality-show qui avait pour but la construction d’un nouvel état. Le principe de ce jeu était que tout le monde pouvait proposer une loi sur le plateau de télévision. Si cette loi était validée par les spectateurs à l’applaudimètre. Alors, elle était appliquée à la société de manière automatique. Le principe était révolutionnaire à l’époque. Cela avait conduit à l’Etat d’Ouékoumène qui dominait le monde, avec son information réalité continue et obligatoire. Ouékoumène avait ses citoyens qui travaillaient en étant les acteurs réels, et son économie réalité dans laquelle il n’y avait aucune propriété.
Ouékoumène avait été dans toute l’histoire de l’humanité, le système étatique le plus probant à l’économie et à la paix dans le monde. Ses contestataires vivaient dans des landes primitives, sans informations, sans culture, sans liberté de faire partie d’Ouékoumène.


Nicolas avait passé son enfance sur les terres désertes des Slamuites. Ses parents l'avaient éloigné de Ouékoumène afin de le protéger de ce système et des échos néfastes de leur divorce qui fût le premier divorce reality-show. Jérôme Spinétas et Anaïs Duschozy étaient chacun représentant de grandes compagnies. Jérôme représentait la jeune société Ouékoumène et Anaïs était la gestionnaire de son équivalent outre-atlantique. Les deux groupe se fusionnères en Ouékoumène. Le couple se rendant compte que Ouékoumène n'était plus contrôlable, ont envoyé Nicolas chez un vieil oncle, Istratant Slamuit. Il était connu pour son opposition à la société Ouékoumène.
Istratant fût exilé pendant une décennie. À cette époque, il avait fui les médias et ne donnait plus de signes de vie. Jérôme était l'un de ses élèves. Une autre fillette était là aussi, elle s’appelait : Estelle Crianthès, de 5 ans sa cadette. Enfant, il avait une relation d'amitié angélique. C'est là, avec Istratant et Estelle que Jérôme a forgé sa personnalité.
Sur les archives de Ouékoumène, il est mentionné que Nicolas Spinétas avait accepté Istratant Slamuit comme mentor pour Nicolas. Pendant les dix années de repentir socioculturel d'Istratant, il semble que les archives n'ont aucune autre information concernant ses activités. Mis a par le fait qui fût enseignant pendant quelque temps.
Estelle Crianthès était une petite fille orpheline. Ses parents étaient anthropologues, et travaillaient dans une ville abandonnée aux Slamuites lorsque le séisme Méditerranéen submergea les cotes du sud de la France. Elle se retrouvait alors chez sa Tante, Lucie, qui avait été responsable des recherches informatiques au CNRS pendant trois ans et qui avait été exilée pour des raisons inconnues. Lorsque Nicolas, à l'age de dix-huit ans devait retourner à Ouékoumène, il se retrouvait confronté à un Empire, et à son père qui était devenu l’unique mentor de celui-ci. Il n'arrivait pas à se trouver de liens avec cet homme. Cela lui procurait un sentiment de séquestration. Mais surtout, il ne savait pas où se trouvait Istratant maintenant.

* * *

Un homme de petite taille était assis dans l’obscurité au fond de la pièce. Il avait sur son nez, des lunettes dont la monture mince n’allait pas avec l’épaisseur de ses verres. Il affichait un sourire triomphal lorsqu’un éclaire lumineux traversa son regard. De jeunes adultes regardaient les images d’un message publicitaire qui retraçait l’histoire de Ouékoumène. Sur l’écran, substitué au classique FIN, un slogan apparut :
Ouékoumène, vous en faites partie.

- Alors ? Comment avez-vous trouvez ça ?

Sur la porte d’entrée de cette sale on pouvait lire : « Chambre de Développement ». L’homme de petite taille avait pris dans ces mains un objet de forme cubique et le regardait tout en parlant. Le cube était transparent et légèrement bleuté. Le silence régnait dans la salle, les regards étaient sceptiques, nerveux. Un jeune homme de haute taille, mais qui semblait avoir une légère déformation sur le dos se leva poliment.
- Vous savez que j’ai passé beaucoup de temps à vous dire que le message de cette propagande n’est pas assez pertinent. De toute façon, je crois qu’il ne faut plus faire ça.

- Nicolas, comment ça ? Notre centre de propagande diffuse a travaillé au mieux pour que ce spot soit à l’image de Ouékoumène.

- Nous perdons trop de temps; il faut trouver un moyen de toucher les citoyens plus précisément. Ils attendent ça. Non ?

- Non. Ce qu’ils attendent Nicolas… c’est un changement. Mais il ne faut pas que ce changement soit perceptible. Il impliquerait une révolution. Et ce n’était pas le but de notre famille lorsque nous avons fondé Ouékoumène.
Nicolas regardait tristement Jérôme Spinétas. Il lui sourit et sorti de la chambre de développement.


* * *

Les hyperbus passaient entre les immeubles, sur leurs flancs des écrans montrait ce qui allait être une petite révolution. Une candidate, Estelle Crianthès proposait une lois. Les femmes et les enfants s’arrêtaient pour observer les bus. Dans les bureaux, au dernier étage de la tour Ouékoumène, juste en dessous de Nicolas qui regardait le néant, chacun dans les bureaux était en train de regarder la proposition de lois.

Nicolas était sur la terrasse de la tour Ouékoumène. Seul, il regardait fixement un document d’archive sur son assistant personnel. Il se souvenait de son enfance, il avait été protégé par une famille de non-citoyens. Ses grands-parents avaient pour amis une famille qui avait ses origines dans les fondations de Ouékoumène. Il y avait grandi quelques années, jusqu’à l’age de dix-huit ans, ou il avait retrouvé le cortège d’où il venait, Ouékoumène. Là-bas, il avait découvert une autre vie, il avait connu la liberté. Estelle Crianthès, son amie, sa confidente l’avait rejetée, l’avait oubliée. Cela ne faisait que cinq années qu’il était rentré à Ouékoumène et la seule preuve de son enfance était ce document d’archive qui relatait l’histoire du procès de ses parents et qui évoquait sa fuite par le biais de quelques faits-divers.

* * *

Dans la République Ouékouméniène Européenne de ce mois d’août, le président du jury international de la Cour des Divorces Citoyen doit donner son verdict. Ce procès qui à déjà-vu son cours ajourner à plusieurs reprises est à l’image des sociétés primitives du XXe siècle. C’est le divorce du siècle, c’est la rupture entre les états de la jeune République Ouékouméniène Européenne et L’union Fédérale Démocratique de la Coalition pour la Paix. C’est bien deux familles qui sont exposées là. C’est aussi l’économie d’un régime qui vacille qui pourrait être évité. Jérôme Spinétas et Anaïs Duschozy sont les deux héritiers des plus grosses fortunes de notre planète. Maintenant que leurs rapports ne permettent plus à leurs sociétés de s’entendrent, qu’elle sera la suite des événements ? Et que deviendra leur fils héritier du projet Ouékoumène ?

18.10.05

Ils battaient à l’unisson leurs sourcils

Estelle s'avançait doucement vers les caméras.
Elle n'aimait pas les émissions de télé mais maintenant que le projet Ouékoumène était testé sur des spectateurs, il lui était impossible de faire marche arrière. Il suffisait, lui avait-on dit : d'avoir une télévision et des revenus minimums pour participer à la sélection. Estelle faisait partie d'un mouvement libertaire et se demandait si ce qui se passait était vrai. Elle était la première femme à participer à l'émission, mais surtout elle considérait que sa proposition de lois allait être une révolution. Car c'est claire que les premiers jets de l'émission avaient démontrés que les participants n'avaient pas vraiment de conscience des enjeux politiques, mais elle, avec son doctorat de droit international et sa carte de presse Cambodgienne, elle, Estelles Criantès était persuadée de changer quelque chose. Un ramdam de bruit, de papperasse, de personnes allant et venants dans toutes les directions étaient les échos d'un petit compte à rebours; qui lui signifiait sa présence sur le plateau, aujourd'hui dans ce bâtiment, et peut-être même le but de son existence.
T - 60 secondes.
À ce moment, elle essayait de penser a autre chose pour se détendre.
Combien de temps faut-il pour arroser les plantes de mon appartement ? Elle savait que son cactus pouvait se passer d'eau pendant plusieurs semaine, et du coup n'avait pas a s'en soucier pour cet exercice.
T - 30 secondes.
Mais tant pis, et puis, que risquait-elle après tout ? Quelques critiques la taxant de féministe. Et alors, elle n'était même pas féministe. De toute façon, il faut appartenir à un mouvement aujourd'hui, les féministes, les gauchistes, les intenautes... et j'en passe. Se disait elle.
T - 10 secondes.
Une loupiote rouge clignotait frénétiquement devant elle, accompagné d'un buz stressant.
Allez, Estelles, vous êtes parfaite. Disait l'attachée de presse en lui prenant le bras gauche pour l'accompagner.
Mais Estelle fit un pas de côté et avançait doucement, au rythme des secondes.
T - 5 secondes.
Doucement, aux rythmes des battements de son coeur.
T - 3 secondes.
Au rythme d'une vielle chanson que lui chantait sa mère; Promenons nous dans les bois...
T - 2 secondes.
Au rythme de sa petite montre en plastique.
T-1 seconde. Pendant que le loup n'y est pas...
Buzzzzz.
Sur leur écran de télévision, la famille Kornevsky regardait l'émission du soir.
Ca allait commencer d'ici quelques secondes.
Chut Sophie! Chut Gabriel! Chut les enfants. Fit la douce voix de Madame Kornevsky, regardant son mari qui tenait la télécommande.
Chut enfin ! dit-il.
Personne n'eut l'occasion de constater le silence et le générique commençait.
Estelle marchait doucement vers le centre de l'anneau, dans lequel était dessiné la planète et l'Europe en surbrillance. Le pied se posa sur la France au moment où la musique du générique s'arrêtait.
C'est fort ça papa ! dit Sophie, qui ne pouvait s'empêcher de proclamer qu'elle savait tout ce qui pouvait être mis en relation avec ses études. Elle était en prépa d'une grande école de journalisme et adorait les débats enflammés lors de colloques ou de conférences sur la mondialisation.
C'est fort hein, tu ne trouve pas ? Je trouve moi, que cette émission est différence, tu vois, ça, sur une chaîne nationale il y a quelque années n'aurait pas été autorisé. Et en plus c'est une femme.
Tais-toi Sophie. Ton père regarde.
Mr Kornevsky se grattait doucement le creux de la main droite. Elle était posée devant son assiette. Il grattait, doucement.
Estelle ne bougeait plus, elle attendait. C'est vrai, il n'y avait plus de présentateur maintenant. Le silence. Et derrière elle, un message informait les spectateurs qu'un huissier vérifiait le temps, l'heure et la pertinence de la proposition qui allait venir. Estelle vit s'avancé le gagnant de la veille qui venait faire passé le flambeau. Il était sur de lui. Il lui serra la main.
Le doit de M. Kornevsky s'arrêta de gratter.
Je la connais. Elle a fait un stage au ministère, il y a quelques années. Elle n'a rien trouvé de mieux ? S'étonnait-il.
Car M. Kornevsky était un homme respectueux et intègre, mais il avait beaucoup de mal a se faire à l'idée qu'il puisse travailler avec des femmes. De toute façon, cela faisait déjà quelques années qu'il avait croisé Estelle Criantès.
Pourvue qu'elle ne fasse pas allusion sur ce qui c'était passé.
Estelle discutait avec le candidat gagnant de la veille qui étalait avec fierté la loi qu'il avait fait passer. C’était un traité concernant la possibilité de réduire les taxes sur le pétrole. C'est vrai que c'était une loi phénoménale et qu'il avait réussi à l'imposé aux autres candidats.
Mme Kornevsky retint son souffle l'espace d'un instant, elle venait de se souvenir d'Estelle.
Son mari l'avait faite renvoyée car il considérait que de travaillé au ministère de la sécurité était une tâche privilégiant les décisions masculines. Elle avait voulu faire connaître cette décision aux médias et le couple Kornevsky avait uni leurs relations afin de l'en décourager.
C'est bien, c'est une superbe fille maman, regarde son parcours! Disait Sophie, qui avait déjà sorti son téléphone portable pour voter. Le candidat de la veille revenait sur la vie d’Estelle.
Et maintenant, cher spectateur, cher citoyen d'Ouékoumène, êtes-vous prêt à entendre la proposition numéro 12592 de Mademoiselle Criantès Estelle qui participe a l'émission de ce soir ? Vous aurez dix minutes pour valider ou sanctionner sa proposition. Allez-y Estelle.
Estelle avait des appréhensions, puis elle pensa à sa tante, Lucie qui avait souffert, qui était seule et qui bientôt ne serait plus là pour la soutenir.
Je déclare ouverte la possibilité aux femmes d'avoir des salaires égaux à ceux des hommes dans tous les corps de métier. Cette proposition s'accorde avec mon expérience, je confirme que nous vivons dans une société qui a un modèle social un peu machiste. Cette même société ne l'est plus lorsqu'il est question de nous regarder, de nous promettre, de nous aimer, mais lorsqu'il est question d'être a un niveau d'égalité avec les hommes, alors, nous sommes généralement lésées. Je propose donc de revoir les salaires des femmes à la hausse. Je considère que ma proposition est bonne. Et je la pose dans la perspective d'une société plus juste et plus égale entre les sexe. Ma démarche est mue par un sentiment de ségrégation quant à cette parité.
Si ma loi est acceptée, je promet a Ouékoumène les années de ma vie à venir pour le bien de ce monde que nous construisons. Ouékoumène ! Parce que nous avons le droit à l'égalité.
Silence.

Le candidat de la veille prit la parole.
Vous êtes républicaine ?
Républicaine, oui ; mais ce mot ne précise rien. RES PUBLICA, c’est la chose publique… Les rois aussi sont républicains.
Eh bien ! vous êtes démocrate ?
Non.
Quoi ! vous seriez monarchique ?
Non.
Constitutionnelle ?
Dieu m’en garde.
Vous êtes donc aristocrate ?
Point du tout.
Vous voulez un gouvernement mixte ?
Encore moins.
Qu’êtes-vous donc ?
Je suis anarchiste.

M. Kornevsky prit une gorgée de vin en regardant Mme Kornevsky, ils battaient à l’unisson leurs sourcils.

16.10.05

La liberté absolue que nous revendiquons développe sans cesse nos idées...

Il travaillait depuis chez lui. C’était sur un ordinateur portable qui avait trois connexions, trois opérateurs différents. Au début du siècle, il paraissait encore un peu fou de faire ça. Il ne savait plus écrire correctement ni clairement. C'est en ayant commencé par faire des sondages, puis des interventions sur divers sites, qu'il c’était fait un nom sur Internet. Il croyait aux logiciels libres, et pouvait même lever le poing pour des concepts qui paraissait tout autant virtuels. Il ne vivait pas en société, c’était un monde qui l’effrayait plus que tout. Il trouvait que nous méritions mieux, plus que ce que nous avions, sans les soucis en moins. Il était loin d’être clair, il était même dispersé et souvent dans un état absolument terrifiant.
La cyber-succes-story devenait accessible à chacun.

Je me souviens de ce qui m'a mené à ce poste. Affirmait Jérôme face à la Directrice des ressources Humaine de la jeune société Ouékoumène.
Avez-vous un but dans la vie M. Spinétas?
Oui, comme tout le monde.
Quel est votre point fort?
La confiance.
Quel est votre point faible?
Le manque de confiance.
Que changeriez-vous de vous si vous en aviez le pouvoir?
Je ne sais pas. Répondit Jérôme après une très longue hésitation mêlée de gène.
Il semblait clair que face à cette femme, Jérôme n'avait n’imaginait pas l'ampleur de cet entretien qui durait depuis plus de deux heures maintenant. Les questions étaient précises, exigeantes, elles ne se détournaient pas d'un objectif encore inconnue a Jérôme: était-il assez stable pour aboutir a des relations de confiance avec ses collègues?
À y regarder de près, il semble que oui, mais le savait-il ? Il commença le lendemain.

Élaborer un jeu de télé réalité qui bouleverserait le regard du spectateur sur la télévision. Il n'était pas question d'un panphlétique "Corporation des Etoile" ou "L'histoire partagée", non, il était question d'un concept dont le but serait d'amener une nouvelle forme de télévision. On savait que la télévision pouvait avoir un rapport plus que pénétrant chez le spectateur lambda, mais il était encore hypothétique d'imaginer que ce soit les spectateurs eux-mêmes qui pourraient faire évoluer le jeu et leur regard sur celui-ci. Si le jeu a comme enjeu leur propre environnement, ce qui est déjà le cas de la plus par des reality-show, ce nouveau jeu devrait aboutir a quelque chose qui aurait un enjeu affirmé. Il ne serait plus question de commerciale, ni d'audimat. Le défi était corpulent. Un jeu qui met en danger le spectateur et non pas l'image qu'il perçoit de lui-même dans un procédé d'identification. Le jeu doit donner aux spectateurs leur place dans notre monde et leurs révéler leur nature homogène. Le spectateur acteur devait devenir un concept absolu. Pour cela, il fallait que le procédé soit ambitieux et totalement franc, et pourquoi pas; si une chaîne de télévision d'état cédait son temps a ce dessein. Maintenant que les choses étaient claires, je dois prévoir une réunion avec le secteur des renseignements sociaux et le secteur de la pré-administration des candidats. Nous avons un pilote à faire la semaine prochaine et pas encore de chaîne fixée. Le jeu est commandité par l'état, les politiques et cerise sur le gâteau, l'éducation nationale nous donne carte blanche. Même le budget de l'armée a été revu à la baisse pour libérer des fonds pour un nouveau compte: Compte 0001 (Ouékoumène).
Sures que nous avons les meilleurs alliés; politiquement, nous sommes civiquement justes et l'on pourrait croire que ce projet est une avancée pour la Démocratie. Les débats sont ouverts depuis trois mois sur la scène médiatique mondiale, qui regarde notre pays comme un enfant prodige habitué à faire de grosses bêtises. Mais là, si ça marchait ne serait-ce qu'un mois, et c'est ce que les gens n'on pas l'aire de comprendre, là alors le monde aura un nouveau model socio-économique de Démocratie absolue. J’étais fière de ma proposition à l’époque, ce n’est plus vrai avec du recul.

J'aime toujours l'idée d'un monde meilleur. Qui ne l'aime pas?
Plus d'égalité, certes c'est un vieux rêve qui n'aura de réalité que dans des sociétés fascistes ou fictionnelles.
Le meilleur des mondes... Est-ce quelque chose qui a un sens. Notre ascension scientifique nous démontrera qu'un jour soit nous oublierons tout (par peur de prendre conscience de nos erreurs) soit nous détruirons les faibles pour nous sentir plus léger, soit nous arriverons à un monde où les clivage serons moins grands. J'espère la solution la plus optimiste, mais je la sais peu partagée de mes confrères qui la considèrent idéaliste. Pourquoi alors se sont-ils embarqués dans ce projet. Car il est idéaliste. La média science est jeune encore et l’on sais comment elle peu réunir le peuple, mais on ne sais pas encore comment contrôler tout ça. Il y a deux possibilités que je proposerais au dossier après le pilote. Soit nous laisserons le projet "s'autogérer" avec un programme informatique qui aurait assimilé toutes les connaissances humaine politique, sociologique, ethnologique et psychologique, et se serait certainement un pari fou. Soit nous appliquerons un principe mathématique, de personnel d'état qui sera changé tout les quatre du mois pour des effectifs plus neutres, plus partiale, afin de garantir un contrôle souveraine des suffrages. Peut-être que les deux réunis apporteraient quelque chose de correct. Je rêve secrètement à ma troisième proposition. En attendant, je dois finir le rapport pour les journalistes. Ils sont persuadés que le projet est miteux. Ils n'ont pas idée, ça va leur sauter à la figure, ceux qui porte des masques seront défigurés a vie, je crois bien avec Ouékoumène. Dieu nous protège si nous avançons, qu'il nous garde de nous perdre et qu'il n'oublie pas d'exister car le future va nous le faire oublier un peu plus que le présent.

Je pourrais dire en rigolant, qu’a l’époque, je ne savais pas ce qu’il fabriquait, ou plutôt que je ne savais pas ce que je créais, ou bien que je ne savais pas ce que nous accomplissions ?

Ouékoumène (J-24 mois) Févier 2009

10.10.05

Les interdictions qui nous dictes!




Tu n'as pas le droit de fumer.
Tu n'as pas le droit de trop manger.
Tu dois porter ce type de vêtements.
Tu ne dois pas porter de casquette.
Tu ne doits pas porter de voile!!!

L'écho des interdis n'a pas de mur sur lequel se poser une bonne fois pour toutes.
Notre histoire nous dit qu'il faut accepter ce qui est interdit pour comprendre la nécessité de faire un va et viens dans un espace restreint. Je ne partage pas complètement cet avis.
Il est certes important d'aller et venir, mais il est plus important d’avoir une destination. Si celle-ci n'est pas définie, nous sommes la misère d'un monde insolent. Si celle-ci existe a notre insu, nous sommes les ignorants les plus fières.

Pour se libérer de soi-même, il ne faut pas s'acharner à trouver ce qui ne va pas!
Il faut agir et faire les cent pas dans cet espace qui nous retient!
C'est ainsi que l'on découvre l'infinie étendue de notre être.
Présent dans cette parcelle délimitée.
La force de te révolter est en toi!

Ouékoumène

Par ce qu'il est important d'exister. Parce qu'il est encore plus important de savoir vivre.

Pourquoi l'inaction est-elle futile ?





Tu sais très bien qu'en France et en 2005 il ne fait pas bon être demandeur d'emploi.
Il est donc évident que pendant et après cette épreuve tu dois en tirer quelque chose d'important.
Un peu plus que du rien, c'est une révolution aujourd'hui. C'est encore quelque chose qui n'a pas de prix.
Si tu as peur de tout, même du doute qui te subodore que chaque jour tu risque ta vie, agit.
C'est seulement en agissant que tu existeras demain.
Et puis, qu'est ce que c'est que : demandeur d'emploi.
Je demandais à mes parents une chose précise pour Noël. Je demandais des explications à mon école, inversement aussi. Je demande l'heure, je demande du pain à ma boulangère (que je paie). Je demande à mon amie de m'aimer, je demande à mes collègues (lorsque j'en ai) de m'épauler. Je demande à des gens qui ont un besoin de personnes du travail. Je demande un emploi, je suis demandeur d'emploi, j’ai compris, et après ? Par intermittence, qui plus est; précarité et questionnements.

Je rêve lorsque j'imagine que l'on va m'appeler moi. Et pour un éventuel travail. Je rêve et c'est tout. Il n'y a pas de travail pour moi; et je ne suis pas pour autant inutile.
Suis-je seul a me poser cette question dans un pays qui compte tant de demandeurs d'emploi. Mes paires, unissons nous dans une grande requête, un grand soupir salvateur:
Avez-vous du travail???
Ainsi nous aurons au moins subvenu a notre définition. Ce n'est pas ça qui va nous faire avancer ni travailler
Qualif,
Qualifs,
Qualification,
Qualifications,
Aptitudes,
CONTRAT; est-ce nécessaire? OUI

Voilà a quoi je passais mes jours lorsque j'avais 25ans. Je ne savait pas encore que Ouékoumène allait nous permettre à tous de devenir utiles.

Ouékoumène. Penser, c'est dire NON.

Motion de censure sur la prise de vue / le point de vue



Tu ne tueras point! Ancien testament
Tu ne voleras point! Ancien testament

Tu ne prendras pas de photos! Police Républicaine

L’ordre des choses fait qu’aujourd’hui tu ne fais pas ce qui réveille un cas de mauvaise conscience chez un agent de police.
Tu n’as pas le droit d’être un citoyen « vivant » et par là même essayer de faire évoluer ton regard sur une société qui ne cesse d’être surprotégé.
Tu n’as pas le « droit » d’observer le monde dans lequel tu vis.
Tu dois écouter l’agent qui te menace de son regard libidineux à l’idée te mettre ta protestation dans le c…

Si tu es un bon citoyen tu as le droit, de vivre honnêtement, d’aimer, d’avoir des enfants, de leurs donner une éducation, un enseignement qui les conduira à ton niveau.
Tu n’as pas vraiment le droit de souffrir !
Si tu veux être un bon citoyen, tu as le droit de réfléchir à cette première règle et de tâcher de l’amélioré tant que possible et selon tes capacités à la comprendre.
Ne te fais pas souffrir !
Si tu es un bon citoyen, ne t’avise pas de croire que tu vis dans une société démocratique.
Tu en souffrirais !
Si tu es bon citoyen, tu sais que la République est une enfant trop précoce pour que ton avis lui soit rentable.
Tu souffriras !

Si tu te poses des questions et que tu es perdu dans la rue, ne demande pas à un agent de te renseigner ; il pourrait contrôler le bien-fondé de ta détresse et te sanctionner.

Si tu es un citoyen qui suppose qu’il peut exister sans l’avis d’une Police qui se donne des aires de bonimenteur, alors tu commences à réfléchir.
Avec des si, on refait le monde.

Tu n’écoutera plus la police !

Ouékoumène.

3.10.05

Chronique d'un membre fondateur d'Ouékoumène.



Ouékoumène s'est développée de manière rudimentaire; sur plusieurs décennies pour arrivée a notre société d'aujourd'hui.

Le début du siècle a été une période très insolente avec le monde. Les Etats-Unis ont tenté d'éradiquer le terrorisme, et de détruire les dictateurs; une guerre sans nom a vu le jour et s'est perpétrée pendant plusieurs décennies.
Différents fléaux ont contribué à la stagnation de la population mondiale. Une pandémie a contaminé la surface de la terre en trois mois, et nous avons traversé une période qui à mon avis a un peu remis les pendules à l'heure. Lorsque rapidement nous nous sommes rendu compte que les réserves pétrolières étaient en fait, moindre que les prévisions des plus grands spécialistes. Tout cela a contribué à détruire la société qui nous était imposée au début du XXe siècle. Comme un sac de sable percé, tout a commencé à disparaître. La technologie s'est retrouvée dans une période totalement stagnante, où généralement, les nouvelles "découverte" n'étaient que les recettes refabriquées. L'informatique a aussi pris un coup, car de moins en moins d'utilisateurs avaient le droit de se connecter au net suite à une des dernières lois des sociétés du XXe siècle qui consistait à légiférer sur le tout venant de l'Internet, et rendant tout échange impossible sous peine d'amendes. C'est vrai que Ouékoumène a apporté beaucoup de solution à notre monde. Nous étions à l'affût d'un changement, mais nous n'aurions pas imaginé que les choses se passeraient comme ça. La grande manifestation des "nouveaux" en Europe fit partie des éléments déclencheurs. Plusieurs centaines de milliers de jeunes gens de toute classe sociale se sont révoltés contre le chômage et le vieillissement de la politique des pays Européens. Les difficultés d'indépendance financière qui étouffait la société à ce moment étaient intolérables. J'ai été acteur de ce mouvement, car en 2005 et à 25 ans, je n'avais aucun avenir possible en France. Toutes les portes étaient fermées. Je ne connaissais pas les arcanes de la réussite et je ne savais tout simplement pas par où commencer. J'étais découragé par cette société violente et méprisante. Et pour le peu de confiance que je pouvais avoir, il m'était souvent impossible d'intégrer les corps de métiers de mon choix. J'avais une profonde peur : devenir clochard. C'était l’absolu signe de la négation de l'individu de notre époque. J'avais peur de disparaître à jamais, dans un inconscient collectif d’imbéciles à l'abandon et à la dérive. Je me souviens avoir fait des études et d’avoir rêvé celles-ci pour un monde meilleur. Mais, je n'étais pas prêt à accepter ce monde sinistrement cruel. Rien ne nous avait préparé et nous étions une génération entière à ne pas comprendre notre désespoir. C'est vrai, que confronté à nos aïeux, nous étions moins fort et plus apte à nous plaindre. Cela ne faisait pour autant de nous des laissés pour compte! Non, nous étions une génération un peu perdue; pour peu que nous n'eussions pas envie de faire comme tout le monde. Nous-nous mettions-nous mêmes en circuit parallèle. Évidemment, nous étions nombreux a ne pas vouloir agir comme ça et ce fût la faiblesse de notre génération. Nous n'avions aucune garde contre ce reproche. Une vérité qui démontrait que nous étions finalement comme beaucoup, à ne pas vouloir être comme les autres. Finalement, nous étions simplement une génération de fainéant au regard du monde. Mais en fait, il n'était pas question d'accepter ça. Sous quel prétexte, nous étions-nous perdus. Comment pouvions-nous voir notre monde, car le monde appartient forcément à ceux qui l'habitent. Et encore, comment pouvions-nous apercevoir ce monde et vouloir s'en affranchir. Nous désirions avoir le choix de nous réaliser en tant qu'individu et ne plus êtres sujets à cette société de consommation. Tout semblait impossible. Nous faisions partie d'une génération qui savait ce que pensé signifiait mais qui ne savait plus réfléchir. Nous allions droit dans le mur, nous allions vers Ouékoumène.